Poirier à feuilles d'amandier
Synonymes :
- Pyrus spinosa
- Pyrus spinosa Forssk
- Pérussier
- Péras (piémont cévenol gardois).
Le poirier à feuilles d’amandier ou poirier épineux est un arbre de petite taille à feuilles caduques, très ramifié, souvent très épineux.
Les feuilles étroites et elliptiques font penser à celles de l’amandier.
La floraison a lieu à partir de mars, plutôt en avril (dans le piémont cévenol, près du Mont Bouquet dans le Gard).
Les fleurs sont formées de cinq pétales blancs.
Le fruit
Le fruit, sphérique et aplati, est d’un diamètre qui ne dépasse pas la pièce d’un euro. Son épiderme est le plus souvent de couleur brun à châtain, tirant parfois sur vert olive.
Il existe une grande diversité d’aspect des fruits d’un sujet à l’autre, si on observe dans le détail.
L’hybridation avec diverses variétés de pyrus communis donne une grande diversité d’hybrides F1, lesquels, en deuxième génération peuvent également s’hybrider, Etc. Ce processus donne parfois des sujets aux fruits légèrement plus gros, à tendance piriforme, dont la couleur est souvent plus claire, tirant sur le jaune, avec un épiderme moins granuleux. Pour certains lorsqu’on les croque, on peut goûter des arômes prononcés de poire, même si l’astringence dissuade à l’ingestion.
Parfois dans la même cépée, on trouve des fruits différents. On notera, après une observation précise, que les branches portant les fruits se rapprochant le plus de la poire commune, sont situé sur des rameaux émanant directement du sol.
Le buisson est parfois si inextricable, qu’il est difficile de comprendre qu’il s’agit de sujets différents, l’un étant vraisemblablement la descendance hybridée de l’autre, parti d’un pépin à la base de l’arbre-mère. Dès lors, l’hybridation F2 est encore plus favorisée…
Les fruits utilisés pour la production de ‘poiré’ ou de ‘piquette’ étaient probablement fruits de ‘péras’ hybridés. Les fruits les plus caractéristiques de l’origine, sont inconsommables, même blets, et semblent ne pouvoir être d’aucune utilité, à part peut-être, comme munition pour lance-pierre !
La ramure
Pyrus amygdaliformis, porte-greffe alternatif ?
Le p.a. semble bien accueillir et supporter les variétés de poirier que j’ai essayé (voir plus bas : ‘Sucré vert sur p.a. au milieu d’une cépée).
J’ai d’abord tenté de greffer en bout de branche, pour voir si l’arbre abandonne ces greffes hautes au profit du reste de sa ramure ou bien si les parties greffées se développent correctement.
- Sur le forum de Greffer.net, plusieurs témoignages et expériences sont relatés. La greffe sur p.a. serait fréquente en Sardaigne.
- Le site ‘Phrygana‘ (cité en référence en bas de page) indique le pyrus spinosa comme porte-greffe habituel du poirier en Crète.
- Expérience en cours relatée par paysarbre.org , sur les bords du Salagou.
Semer n'est pas si simple !
Il faut déjà récupérer des fruits, et cela peut représenter un certain danger. Lorsqu’on tend le bras pour atteindre le fruit convoité, les yeux se rapprochent dangereusement de la ramures acérée. Je vous conseille de vous munir de lunettes de protection et de vêtements appropriés.
On peut aussi procéder en sectionnant des rameaux avec un sécateur télescopique. Et si on a de la chance, on peut peut-être en ramasser au sol après un fort Mistral, mais comme on dit chez nous, il faut capiter. J’observe plusieurs sujets tout au long de l’année, et je ne trouve pratiquement jamais de fruits au sol. Pas perdus pour tout le monde ?
Photo : Au bout d’un an, les sujets dépassent de terre de seulement 5 ou 6 centimètres. Dans le pot, le pivot est fin et semble proportionnellement démesuré (jusqu’à 50 centimètres).
La récupération des pépins n’est pas très aisée. Il est difficile, voire dangereux de couper ces fruits très durs au couteau, s’il ne sont pas très murs. Une solution : les éclater au marteau puis faire le tri. On m’a soufflé que ce procédé serait le meilleur pour le semis en place, alors qu’enfouir des fruits entiers serait moins efficace pour la germination. Je n’ai pas encore d’élément de comparaison, mais cela est très probable.
Greffe : Pyrus 'Sucré Vert' sur Pyrus amygdaliformis
Il s’agit d’un de mes tout premiers essais de greffe en couronne. Les greffons proviennent de la bourse aux greffons d’Alès, recueillis auprès de l’association Vergers de Lozère.
Reportage en cours, à suivre…
Greffe : pyrus sur une branche latérale de p.a.
Reportage en cours, à suivre…
Une de mes premières expériences de greffe en écusson, au sein de la même cépée.
Au départ, j’avais idée de greffer sur une branche latérale basse, en me disant qu’en cas d’échec, la branche pourrait être supprimée sans trop de dommage pour le péras. On peut noter que j’ai posé le bourgeon sur un gourmand très vertical. La branche latérale avait été sciée pour ne pas s’étendre vers le chemin agricole tout proche.
Erreur de débutant : je n’ai pas noté exactement la provenance de l’oeil dormant. Il me semble qu’il provient du jardin d’une amie, qui a un poirier acheté dans une jardinerie, dont elle ignore la variété…
En année 3, les greffes sont vigoureuses et ne semblent pas être ‘rejetées’ par PG, même lorsqu’il a belle vigueur comme dans cet exemple.
Autogreffe
Une curiosité dans cette même cépée : une autogreffe.
La greffe est un phénomène naturel, imité par l’homme. Le pyrus amygaliformis a une ramure parfois si enchevêtrée, que lorsqu’un gourmand monte et passe au travers, il arrive qu’il se bloque et se soude avec des branches plus anciennes, à la façon de ce que nous appelons une greffe par approche.